Victime de nombreuses Fake News depuis plus de deux ans, le vaporisateur électronique conserve l'appui de l'Académie française de médecine en tant qu'outil d'aide au sevrage tabagique. On fait le point sur la question.
Vaporisateur électronique : l'Académie de médecine rassure les vapoteurs français
Fin 2009, quelque 2 291 patients avaient été hospitalisés aux Etats-Unis, notamment au Texas, en Californie et dans l'Illinois, à cause d'une pathologie pulmonaire grave et surtout mystérieuse. Leur point commun ? Ce sont des vapoteurs confirmés. En d'autres termes, ils utilisent tous le vaporisateur de façon régulière. Inutile de dire que cette nouvelle a semé un vent de panique auprès des vapoteurs français, mais aussi et surtout auprès des nombreux professionnels du segment, que ce soit les fabricants ou les vendeurs qui officient dans les boutiques de vape.
Ce n'est que plusieurs semaines plus tard que les autorités sanitaires ont livré leurs conclusions : il s'agissait vraisemblablement d'un cas de "mésusage" du vaporisateur. Les analyses ont en effet montré que les patients ont quasiment tous utilisé des liquides de vapotage ou e-liquides contenant du THC, principale molécule psychoactive du cannabis, et de l’huile de vitamine E ( acétate de vitamine E) achetés dans le marché noir. En plus de la traçabilité douteuse de ses substances, elles sont prohibées dans certains États américains pour leur dangerosité, surtout lorsqu’elles sont chauffées puis inhalées.
L'Académie de médecine s’est fait le relais de cette information en France à travers un communiqué rendu public à la mi-décembre. Les sages ont tenu à insister sur "les avantages prouvés du vaporisateur électronique" et rappellent "les inconvénients indûment allégués à la cigarette électronique". Voilà de quoi rassurer les millions de personnes à travers le monde qui tentent de réussir le défi du sevrage tabagique en passant par le vaporisateur qui, rappelons-le, ne contient ni goudron ni monoxyde de carbone, deux substances les plus toxiques du tabac. Pour muscler d’avantage le contrôle et la traçabilité des e-liquides, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a publié le mercredi 28 octobre 2020 une base de données répertoriant les substances contenues dans les produits du tabac et du vapotage en France.
En France, 700 000 fumeurs ont décroché grâce au vaporisateur.
" Il ne faut pas confondre le contenant nocif et la toxicité du contenu ", explique l’académie de médecine, qui rappelle par ailleurs que les Fake News sur la nocivité du vaporisateur peuvent entraîner la mort de milliers de fumeurs qui renonceront à une alternative viable pour arrêter de fumer. " Il ne faut pas se tromper d’ennemi", rappelle l’académie de médecine dans son communiqué. L’enjeu est donc de taille. En juin 2019, une étude de Santé publique France a démontré qu'au moins 700 000 fumeurs français ont réussi leur sevrage grâce au vaporisateur électronique. Un record qui dépasse de loin les résultats d’autres alternatives comme la gomme et les patchs à la nicotine.
Même son de cloche Outre-Atlantique, où les Académies Américaines des sciences multiplient les études chimiques et les essais cliniques pour évaluer les risques du vaporisateur. Si le vaporisateur électronique contient de la nicotine, principale substance addictive de la cigarette, elle épargne au vapoteur des milliers de substances toxiques qui résultent du tabac chauffé comme "le goudron (cancérigène) ou le monoxyde de carbone (facteur de maladies cardiovasculaires)", peut-on notamment lire dans un rapport publié en 2018 par les Académies Américaines des sciences.
Il faut toutefois rappeler que l’analyse de la nocivité du vaporisateur se fait toujours en comparaison du tabac. Tous les professionnels de santé s’accordent à dire que la prévention du tabagisme comme le vapotage reste la meilleure approche de santé.
Le vaporisateur ne doit être envisagé qu'en tant qu’outil d’aide au sevrage tabagique, et non comme une alternative durable à la cigarette.
La rédaction de Toulouse Infos le 09/11/2020